En notre époque où si souvent l’art renonce à l’effort, à l’harmonie et plus encore à la spiritualité, Mathilda de Carpentry avec humilité, mais aussi avec maestria, nous rappelle les grandes leçons du passé.
Le soin, le sens, la minutie et pourtant la grandeur.
La puissance est souvent dans ces œuvres menues, cachées, faites par quelque moine inconnu pour la gloire de Dieu et la joie de l’Esprit.
En reprenant ces chemins, Mathilda de Carpentry nous émerveille ;
elle recrée leur splendeur et sans doute même la surpasse.
Elle incarne la tradition et la sublime aussi.
Tant de rigueur et de culte du détail, témoignent d’un sens quasi métaphysique du respect, qui n’est autre que le sens intuitif de la valeur.
Au cœur du microcosme, les miniaturistes adoraient la majesté divine perçue par beaucoup dans le macrocosme.
De sorte que suivre cette redécouverte et cette re-création, c’est rendre grâce à la vie, à l’histoire des hommes ou même les erreurs (la guerre) possèdent quelque beauté (du diable ?)
Mathilda de Carpentry franchit les siècles et les espaces.
Elle aime et admire autant les grandes civilisations persanes ou hindoues.
Elle est le merveilleux pont - levis qui nous libère du château fort étouffant de notre modernité technique.
Elle réintroduit les couleurs et les rythmes poétiques d’un passé universel qui crut à la Beauté comme à la Sagesse.
Merci à Mathilda de Carpentry d’ouvrir des portes et de nous faire vibrer par le verre peint à l’envers avec la patience des anges, au son de la musique dès formes et des couleurs lointaines mais si proches ! Quel amour du monde !
Françis Legrand, Critique d’Art. Mougins 1991
